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Photo du rédacteurPrisca

ENFANT FA’A’AMU, KARINE AIMERAIT CONNAÎTRE LA PREMIÈRE PAGE DE SON LIVRE

vendredi 7 octobre 2016

Elle se dit épanouie et fière de la vie que ses parents lui ont apportée, des valeurs de partage, de respect et de politesse qu’ils lui ont inculquées. C’est l’introduction du message touchant posté par Karine la semaine dernière sur Facebook.


À 21 ans, cette étudiante, qui vit à Bordeaux, a décidé de combler un manque qu’elle n’a jamais réussi à combler, celui de connaître sa mère biologique d’origine tahitienne.

Il n’y a pas vraiment d’élément déclencheur, je pense que c’est avec la maturité. J’ai lu et entendu différents témoignages qui m’ont fait prendre conscience que j’avais des questionnements et que seule la personne que je recherche pourrait apporter des réponses”, a-t-elle confié pour expliquer pourquoi elle a “choisi de faire basculer ma vie et, enfin, de mettre un terme à ces 21 ans de questionnement, de flou, de colère et de peur. Il est temps pour moi d’éclaircir ces zones sombres, qui deviendront lumineuses une fois connues, j’en suis certaine. Il n’y a qu’une personne qui pourra faire cicatriser ces plaies intérieures et, cette personne, c’est toi”, comme elle l’écrit avec beaucoup de sensibilité sur le réseau social.


L’affaire n’est pourtant pas facile car, si sur une petite île comme Tahiti tout se sait ou finit par se savoir, Karine est née à Bordeaux le 25 juillet 1995, sa mère, elle-même, avait été adoptée par une famille de militaires et c’est donc loin du fenua, à 16 ans, que cette mère inconnue de 1,70 m lui a donné la vie. “Toutes les informations que j’ai pu avoir, c’est-à-dire pas grand-chose, je les ai eues avec mes parents adoptifs”, explique-t-elle, soucieuse de les préserver,

mais aussi de ne pas effrayer sa mère biologique si cette dernière ou sa famille venait à se reconnaître.

Je n’entame pas des recherches pour faire irruption dans ta vie, pour m’y installer ou bien même pour te juger, NON ! Simplement pour pouvoir mettre un nom, un visage sur la personne que tu es, avoir une explication à ces neuf mois où je me suis imprégnée de toi. Tu es l’introduction de ma vie. Sans toi, je ne peux me construire entièrement”, prévient-elle dans son message.


Un écho particulier au fenua

Pour l’instant, une semaine après cet appel, la quête reste infructueuse. “J’ai eu quelques retours, quelques pistes, mais qui, je pense, ne sont pas concrètes. Évidemment, Facebook n’est pas sans vice et certains m’ont écrit plus par intérêt que pour m’aider.” Si le message a été partagé aux quatre coins de l’Hexagone, il a forcément reçu un écho particulier au fenua où les partages et les messages de soutien se sont multipliés.

Forcément, cela fait chaud au cœur, je reste sans mot car je ne m’attendais pas à autant de mobilisation. J’ai reçu beaucoup de messages, tellement que je ne peux pas répondre à tous”, explique émue celle qui, peu à peu, se reconnaît dans le peuple polynésien. “Au fond, forcément, je me sens un peu Tahitienne, mais c’est peut-être dû au fait que j’ai lancé des recherches pour retrouver mes racines.

Aujourd’hui, Karine n’a d’autre choix que d’attendre. “Je ne peux pas faire de suppositions, je n’aurai peut-être jamais de réponse, ou j’en aurai et cela restera là ou peut-être plus. On peut s’imaginer le meilleur.” L’espoir en tout cas que ces lignes, chargées d’émotions, parviennent à leur destinataire.

Si ma vie était un livre, j’aimerais y ajouter la première page, celle qui manque depuis toujours. Comme le dit la citation : “La vie est comme un livre. Ne saute aucun chapitre et continue de tourner les pages, tôt ou tard, tu comprendras pourquoi chaque chapitre était nécessaire.” Si vous pensez pouvoir aider Karine, un seul moyen, sa page Facebook, Karine T. Poehere.


F.C.


Un appel à l'aide qui a ému de nombreux internautes, au point d'être partagé plus de 5 700 fois. Forcément, une telle viralité entraîne un dénouement heureux. Sept jours après son post, Karine a reçu un message de sa mère biologique. Si elle reste discrète sur le contenu de leurs échanges, l'étudiante a tenu à remercier les internautes de leur bel élan de solidarité.

Aujourd'hui, la Bordelaise souhaite aider d'autres enfants nés sous X à retrouver leurs parents biologiques. Une très belle démarche qui devrait bouleverser plusieurs vies.



source La Dépêche

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