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La foire aux questions

Dernière mise à jour : 25 févr. 2020




Je vous propose de partager les questions les plus fréquentes que je reçois pour en faire profiter tout le monde !

La liste n'est bien sûr pas exhaustive et les réponses aux questions n'engagent que moi, je suis bien sûr ouverte à toutes les remarques bienveillantes !




C'est quoi ça le fa'a'amu ?

"Fa'a'amu" est un mot de reo maohi, c'est à dire la langue polynésienne.

On retrouve le préfixe "fa'a" qui sous-tend l'action de faire et "amu" qui signifie manger. "Fa'a'amu", cela veut dire littéralement "nourrir", "donner à manger".

Avant l'évangélisation, on parlait de "fa'a'amu" un enfant quand une personne (autre que le parent biologique) décidait de prendre en charge cet enfant. Cette situation était fréquente et culturellement prescrite car la charge des enfants était partagée et repartie sur l'ensemble de la communauté polynésienne. L'organisation sociale favorisait les échanges d'enfant solidaires et parfois temporaires.


Aujourd'hui, par abus de langage, on parle de fa'a'amu pour signifier qu'un enfant n'est pas élevé par ses parents biologiques, mais par un tiers, auquel il est affilié ou non.

Ces dernières décennies, les métropolitains ont calqué leurs pratiques d'adoption sur cette tradition séculaire, qui a su s'adapter dans l'espoir d'offrir à l'enfant un avenir meilleur.





Quelles sont les démarches à faire pour envisager ce type d’adoption ?

La première chose à faire est de bien se renseigner sur les particularités de ce type d’adoption. La Polynésie française n’est pas le nouvel eldorado pour obtenir des enfants. Cette « adoption » impose le maintien des liens avec les parents de naissance. C’est un engagement moral qui n’est pas toujours facile à respecter. L’adoption administrative ne peut être demandée avant les deux ans révolus de l’enfant. La rencontre entre les parents biologiques et adoptants se fait hors de toute structure administrative et n’est pas encadrée. Cela est à l’origine de situations parfois traumatisantes et dramatiques pour les postulants à l’adoption (mensonges, chantages, revirement…). Il faut le savoir et s’y préparer. Les parents biologiques sont en droit de changer d’avis et il faut le respecter et en aucun cas exercer des pressions sur eux ni rentrer dans des chantages financiers.

Cela étant dit, quand tout se déroule en bonne intelligence, c’est une magnifique aventure humaine qui garantit à l’enfant l’accès à ses origines et c’est merveilleux.


La deuxième chose, que l’on soit métropolitain ou résident en Polynésie française, il faut impérativement (depuis 2014) être titulaire d’un agrément valide, délivré par le conseil général de votre département et valable pour 5 ans. (plus d’infos ICI )





Quelles différences avec l’adoption internationale ?

L’adoption d’enfants polynésiens n’est pas organisée par une association ou une structure sociale localement. C’est à dire que la rencontre entre les parents biologiques et adoptants n’est pas encadrée (d’où certaines dérives). Une fois que les parents se sont mis d’accord pour l’avenir de l’enfant et le projet d’adoption, il faut prendre contact avec les services sociaux localement et plus particulièrement la cellule adoption (immeuble Te Hotu, boulevard Prince Hinoï à Papeete) pour engager la requête pour la DAP (ou DEAP).

L’enfant obtient dès sa naissance la nationalité française puisque la Polynésie française est un territoire français.

La requête en adoption ne peut être engagée avant les deux ans révolus de l’enfant.

Cette rencontre permet d’accueillir un enfant dès sa naissance.




Je suis un couple homosexuel ou monoparental, puis-je envisager ce type d’adoption ?

La particularité de cette adoption fait que ce sont les parents biologiques qui choisissent qui va élever leur enfant. Le plus souvent, ils font ce choix avec leur cœur et leurs ressentis.

Ce choix dépend donc de leurs croyances, de leurs idées, de votre rencontre.

L’homosexualité est plutôt bien acceptée en Polynésie et beaucoup de familles sont monoparentales. Parfois, les mamans sont seules et c’est ce qui motive leur désir de confier cet enfant. Le papa est parfois inconnu. Le plus souvent, ils veulent juste le meilleur pour leur enfant et quelque soit votre situation vous pouvez l’être.




Existe-il un âge limite pour ce type d’adoption ?

Non, il n’y a pas d’âge limite. Il suffit de présenter un agrément valide pour obtenir la DAP puis ensuite l’adoption. Ce sont les parents biologiques qui choisissent les futurs parents de leur enfant. C’est donc à eux qui vous devez prouver que vous serez en mesure de vous occuper de cet enfant avec l’énergie et l’amour nécessaires.





Existe-t-il une association sur place pour me guider ?

Non, il n’existe aucune association sur place pour guider les postulants à l’adoption ou organiser des rencontres avec des parents biologiques.

Beaucoup de parents qui ont vécu cette aventure sont prêts à témoigner et à vous conseiller (page facebook : « histoires de fa’a’amu, une adoption différente »).


Vous pouvez trouver beaucoup d’informations et de témoignages de parents ou d’enfants sur ce site www.faaamu.com


Localement, les services sociaux peuvent vous renseigner sur les procédures administratives mais très rarement vous mettre en relation avec des familles polynésiennes. Les enfants confiés aux services sociaux sont très rares et souvent leur placement est provisoire, ne permettant pas leur adoption.


Il faut bien comprendre que pour les Polynésiens, il est important de choisir eux-mêmes les futurs parents de leur enfant sur des critères qui leur appartiennent et qui relèvent souvent de l’émotionnel.


En métropole, il existe une association de parents métropolitains MAEVA POLYNESIE qui guident et renseignent les futurs adoptants.





Qui va me faire rencontrer des parents prêts à confier leur enfant ?

C’est à vous d’aller vers les Polynésiens et d’exprimer votre désir.

C’est souvent difficile mais parfois de fil en aiguille les rencontres sont fructueuses. Il faut malgré votre désir très fort garder la bienséance et le respect des Polynésiens. La Polynésie française n’est pas le nouvel eldorado pour obtenir des enfants. Il est parfaitement inutile et très mal vu d’envahir les maternités ou d’agresser verbalement les femmes enceintes. Il est interdit (et honteux) de mettre des annonces explicites pour trouver un enfant (l’enfant n’est pas un objet qu’on réclame).

Il faut beaucoup d’ouverture et de patience pour voir sa démarche aboutir. Elle ne peut que rarement se résoudre en quelques semaines.





Combien de temps faut-il ?

Il n’y pas de réponse à cette question. La chance entre en compte. Le dynamisme aussi. L’ouverture à l’autre. Il n’y a pas de règle mais le plus souvent c’est long, c’est à dire plusieurs mois à arpenter les rues de Papeete ou dans les îles. Parfois, la maman rencontrée n’est qu’en début de grossesse et peut aussi mille fois changer d’avis…ou pas.

Il faut bien avoir à l’esprit que la démarche vous demande un gros investissement personnel (en temps et en argent car la vie est chère en Polynésie). Cette aventure ne peut se régler en deux coups de cuillères à pot !

En général, plus les postulants sont pressés par le temps, plus ils font subir une pression au peuple polynésien, ce qui engendre des situations délétères pour tout le monde.

Si vous en avez la possibilité, le mieux est de venir vivre quelques mois en Polynésie, voire si vous le pouvez de vous insérer socialement en travaillant localement.





Les parents biologiques peuvent-ils reprendre leur enfant ?

Oui, la promesse est morale. Tant que l’enfant n’est pas encore né, la famille peut toujours changer d’avis au gré des humeurs ou des influences extérieures. Il y a parfois eu des mamans malhonnêtes, qui se prétendent enceintes (à vous et à d’autres souvent) pour obtenir des faveurs financières ou parfois juste de l’attention. Il faut être prudent et garder la tête froide en toutes situations.

Une fois l’enfant né, il arrive que l’émotion fasse revenir le ou les parents ou un membre de la famille sur sa promesse. C’est leur droit. Il faut alors faire preuve d’humanité et de psychologie. Ce revirement est parfois temporaire, parfois définitif. C’est une épreuve terrible mais on s’en remet. Il faut s’y préparer. On peut parfois l’anticiper, tout dépend de la relation que l’on a établie avec cette famille. Il ne faut jamais exiger ou acheter.


Les familles biologiques peuvent aussi changer d’avis après vous avoir confié l’enfant. C’est plus rare mais cela arrive. Tout dépend encore une fois de votre relation de confiance avec cette famille. C’est parfois un vrai regret, c’est parfois une peur de ne plus le revoir, parfois c’est un chantage et il faut fuir.


A mon avis, c’est une erreur de les exclure ou de chercher à leur éviter des contacts avec l’enfant. Ce sera toujours leur enfant.




Cela arrive-t-il souvent que les parents biologiques reviennent sur leur décision de confier leur enfant ?

Cela arrive. C’est leur droit, il faut s’y préparer.

Quand la relation entre les parents est de bonne qualité avec sincérité, ouverture, absence de chantage financier et respect mutuel, en général cela se passe bien.

Le bouleversement émotionnel des jeunes parents ou encore des papas qui ont peu la place pour exprimer leur ressenti est difficile à anticiper et doit être respecté comme tel.

Plus le temps passe, et plus le risque diminue.

Quand les parents métropolitains rentrent en France. La rupture de DAP est théoriquement possible jusqu’à l’adoption mais en pratique c’est très rare. Cela implique des démarches très compliquées de leur côté dont ils ne sont pas friands.

Cela est déjà arrivé quand le papa (qui peut être un métropolitain) inconnu à la naissance et apprend après coup le devenir de son enfant. C’est alors terrible pour tout le monde (cf histoire du petit Lionel sur ce site).





Adoption plénière ou adoption simple ?

Ce choix appartient normalement aux parents biologiques, mais vous pouvez en discuter avec eux, car ils ne connaissant pas toujours les différences entre les deux types d’adoption.

L’adoption plénière n’est pas une évidence comme dans l’adoption internationale, où les enfants n’ont pas d’autre moyen d’acquérir la nationalité française. Ici le problème ne se pose pas.


L’adoption simple qui préserve la filiation sur l’acte de naissance correspond plus au principe de l’adoption coutumière polynésienne et permet de garder le nom de naissance, ou pas, ou de l’associer au nom des adoptants.

Toutefois, c’est un choix personnel, il y a quelques petites différences de statut fiscal (renseignez vous auprès d’un notaire), surtout si vous avez déjà des enfants biologiques.


Quelque soit le choix final, cela n’efface en rien la filiation pour les polynésiens, l’enfant sera toujours celui de sa terre et de ses parents biologiques, quelques soient l’abondance des papiers ratifiés.





Quand puis-je commencer les démarches pour fa'a'amu un enfant ?

Dès que vous avez réfléchi et que vous avez bien compris les particularités de ce type d’adoption qui implique un contre-don moral, c’est à dire le maintien des liens avec les parents de naissance.

Dès que vous êtes près à venir découvrir le Fenua.

Dès que vous avez obtenu votre agrément.




Puis-je adopter plusieurs enfants d’une même famille ?

Bien sûr, cela arrive fréquemment quand vous avez noué des relations de qualité avec la famille de votre enfant, il arrive qu’elle vous sollicite à nouveau pour accueillir un nouvel enfant !





Dois-je faire du porte à porte pour trouver un enfant ?

A mon avis, c’est une très mauvaise méthode mais cet avis n’engage que moi.





Puis-je assister à la naissance de l’enfant ?

Oui, si les parents biologiques sont d’accord et si le papa biologique cède sa place car en général un seul accompagnant est autorisé en salle de naissance (parfois 2 à la clinique).





Quels sont mes interlocuteurs sur place ?

Les Polynésiens vous apprendront leur culture, les fondements de cette tradition, leurs attentes. Allez à leur rencontre !

Les services sociaux locaux peuvent vous renseigner sur les démarches administratives.

Je suis là par l’intermédiaire de mon site pour tenter de répondre à vos questions dans la limite des mes expériences et de mes connaissances.





Que faire quand la famille change d’avis ?

Etre fort. Etre patient. Etre à l’écoute, tenter de comprendre ce qui se joue. Etre respectueux. S’effacer si nécessaire. Parfois, un travailleur social peut intervenir en tant que médiateur et discuter avec la famille quand vous n’y parvenez plus.

Refuser le chantage financier dans tous les cas.







C’est quoi la D(E)AP ?

La délégation d’autorité parentale (ou exercice parental DEAP) est le sésame administratif qui vous donnera des droits administratifs sur cet enfant (un post spécifique est dédié aux procédures administratives sur le site).

C’est un jugement prononcé par le tribunal qui fait de vous les représentants légaux de l’enfant.

C’est ce qui vous donne le droit de prendre des décisions pour cet enfant, médicales ou autre, de récupérer son passeport par exemple, de l’inscrire sur votre sécurité sociale, de bénéficier d’un congé d’adoption ou d’un congé parental. Il justifie le fait que l’enfant est à votre charge en attente de la requête pour une adoption qui ne peut se faire avant les deux ans révolus de l’enfant.





Pourquoi l’enfant ne peut pas être adopté avant deux ans ?

La Polynésie Française est un territoire d'Outre-mer et elle ne possède pas la compétence pour organiser la phase administrative de l’adoption, au vu de son statut d’autonomie (il ne s’agit pas d’un département d’Outre-mer géré par la métropole). Les enfants polynésiens ne sont pas « adoptables » avant l’âge de 2 ans, contrairement aux pupilles de l’état en métropole, confiés à l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE).

Ce problème juridique est résolu partiellement par la DEAP (délégation de l’exercice de l’autorité parentale) accordée aux parents postulants à l’adoption les deux premières années pour leur permettre d’élever leur enfant en métropole. Toutefois, elle fragilise le statut incertain de l’enfant pendant ces deux premières années car celle-ci est révocable à tout moment des deux côtés.



Puis-je adopter un enfant au fenua si je n'ai pas la nationalité française?

Bien sûr, il est possible d'adopter un enfant polynésien même si on n'a pas la nationalité française. Il faut juste être en mesure de présenter un agrément valide, émis par les services sociaux de son pays d'origine (Canada, Italie, Etats Unis, etc...).

Il faut par ailleurs se rapprocher de ces services sociaux pour savoir comment obtenir la nationalité pour l'enfant au moment de l'adoption, car celle-ci n'est pas acquise si les parents biologiques préfèrent une adoption simple. L'enfant a la nationalité française à sa naissance et au cours des deux années de délégation d'autorité parentale.


Puis adopter un enfant déjà grand?


L'adoption par des "étrangers" d'enfants plus grands est très rare. Cela existe en intra familial polynésien souvent pour des raisons organisationnelles mais c'est peu connu pour des métropolitains. Il faut une grande relation de confiance avec la famille pour qu'elle décide de se séparer d'un enfant déjà grand. L'adoption est souvent plus difficile du point de vue de l'enfant (qui n'a pas grandi en orphelinat contrairement à l'adoption internationale le plus souvent) et qui le vit comme un rapt à sa famille....


Ou bien ce sont des enfants en famille d'accueil, de part leur situation familiale qui finissent parfois par être adoptés par leur famille d'accueil (Cf Doudou de St Cyr qui anime la SAGA dans les îles sous le vent).






NB: les réponses aux questions n'engagent que moi et je suis à l'écoute de vos remarques et nouvelles questions.


Mise à jour Février 2020

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Interview TetuanuiTetuanui
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